MOT DU PRÉSIDENT NOVEMBRE 2021

Hon. Jacques Saada

 

 

 

 

 

 

« L’antisionisme est devenu la permission de l’antisémitisme. »
-Léon Poliakof

Chers membres de notre communauté,
L’année 2022 est à nos portes. Déjà. Cette année sera importante pour notre communauté à plusieurs égards.
Après quatre ans de mandat, il va être temps pour moi de laisser la place à la relève à la direction de notre institution. Ce sera donc l’année d’un changement de la garde à la tête de la CSUQ. L’heure n’est pas encore aux bilans détaillés. Je les ferai dans les prochains mois.
Tout au long de mes années à la présidence de la CSUQ, j’ai consacré mes énergies à rassembler notre communauté, à lui faire surmonter les ressentiments et les divisions qui ont pu marquer son histoire, à la mettre en lumière et à la faire rayonner, à renforcer sa crédibilité. Vous avez pu constater les résultats de ces efforts dans l’édition spéciale de La Voix Sépharade parue en septembre dernier. Nous vous remercions des très nombreux messages de félicitations que vous nous avez transmis à propos de ce numéro et de son contenu.
De tous les dossiers que j’ai eu à traiter par choix ou par obligation, celui de la cacherout est certes le plus difficile. Il s’agit de votre priorité la plus essentielle. Vous me l’avez exprimé quand nous vous avons consultés dans le cadre de nos états généraux en 2019. Vous me le redites à chaque visite que je fais à nos synagogues, ou quand je fais mes courses à Côte-Saint-Luc, ou quand j’assiste à un mariage ou à une Bar Mitzvah.
Ces mots résonnent comme autant de cris du cœur contre une énorme injustice. Injuste que l’on doive payer si cher la viande cachère, parfois plus de cinq fois le prix de la viande non cachère. Injuste que le Vaad Ha’ir prélève tant d’argent auprès de notre communauté et que, quand nous parlons de Hessed, d’entre-aide en soutien des familles sépharades, le Vaad semble être aux abonnés absents (il prétend le contraire, mais refuse de nous fournir quelques chiffres que ce soit pour le démontrer). Injuste que nous n’ayons aucun représentant dans ses instances décisionnelles. Injuste que nous soyons si lourdement taxés sans droit de regard sur l’utilisation de ces taxes.
Se plaindre de l’injustice est une chose. La corriger est autrement plus complexe, surtout quand ceux qui en sont les auteurs nient leur responsabilité. Une fois constatée de façon définitive l’impossibilité de compter sur le Vaad, malgré de nombreux mois d’efforts, nous nous sommes rendus à l’évidence. Nous n’avons d’autre choix que de compter sur nous-mêmes. Le Vaad Ha’ir n’est pas notre ennemi, mais j’ai le devoir d’exercer, de manière ouverte et intègre, les responsabilités que vous m’avez confiées.
Pour commencer, il nous fallait nous rassembler autour de trois grands principes, à savoir : 1) la cacherout doit être un service communautaire (non commercial) qui doit viser à une plus grande accessibilité, notamment pour les plus démunis parmi nous; 2) les critères de cacherout et leur application appartiennent à nos rabbins; et 3) les opérations financières relatives à la cacherout doivent être transparentes et la CSUQ doit pouvoir en tenir la communauté informée. C’est dans cet esprit qu’il y a quelques semaines, à mon invitation, nous avons tenu une réunion historique en présence du Grand Rabbin Sabbah, des rabbins de nos constituantes et de certains de nos sages. Il nous fallait avant tout une démonstration d’unité sépharade. Cette démonstration est faite.
Certes, personne ne sous-estimera les nombreuses questions difficiles auxquelles nous devrons trouver des réponses. Comment définir et mettre en œuvre une cacherout sépharade rigoureuse, uniformément reconnue dans toutes nos synagogues et par l’ensemble du monde rabbinique sépharade, voire non sépharade, d’ailleurs? Comment construire une chaîne d’approvisionnement, de distribution et de détail solide, fiable et commercialement viable? Quels sont les montages financiers qui nous permettront d’y parvenir? Quelles formules adopter pour préserver les revenus de nos synagogues? Comment organiser nos approvisionnements en viande cachère? Comment assurer une distribution équitable et vérifiable des revenus de cacherout auprès des plus défavorisés de notre communauté?
Soyons clairs : la complexité de la tâche n’a d’égale que notre détermination à la surmonter. Notre solidarité sera l’ingrédient essentiel de notre réussite. Et à ceux d’entre vous qui auraient souhaité des réponses rapides, je me permettrais de rappeler que, si le Vaad Ha’ir a mis cent ans pour en arriver là où il en est, nous pouvons bien prendre quelques mois.
Voilà pour le dossier cacherout.
Sur un autre plan, je souhaite vous dire que la mise en œuvre de notre plan stratégique avance bien sur tous les fronts, qu’il s’agisse de financement, de l’organisation de nos festivals, ou de nos programmes jeunesse, notamment. Sous la supervision de notre comité de planification stratégique, notre direction générale en fait d’ailleurs régulièrement rapport au conseil d’administration.
Je vous rappelle enfin que 2022 sera année électorale pour la CSUQ et que nous avons modifié nos règlements pour renforcer notre démocratie et faire une place plus large aux jeunes et aux femmes, notamment. Je vous invite à réfléchir à des candidatures éventuelles. Tous les détails vous seront fournis en temps et lieu.
Au nom du conseil d’administration et de nos professionnels, je vous souhaite, ainsi qu’à tous ceux qui vous sont chers, une excellente année 2022, une année de retour à la normale sanitaire, une année de réussites professionnelles et familiales, une année de sourires et de fêtes.

.Hon. Jacques Saada,
Président, CSUQ

saadaj@videotron.ca

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