FACE À LA CAMPAGNE BDS SUR LES CAMPUS, CIJA-QUÉBEC MISE SUR LE LEADERSHIP ÉTUDIANT QUÉBEC-ISRAËL

PAR ETA YUDIN

Eta Yudin

Eta Yudin, vice-présidente du Centre consultatif des relations juives et israéliennes-Québec, CIJA.

 

Le climat sur les campus québécois a bien changé depuis les années difficiles de la Seconde Intifada à partir de l’an 2000 et qui furent en quelque sorte le coup d’envoi d’une campagne d’activisme anti-israélien acharné qui allait instaurer, sur plusieurs campus québécois et canadiens, un climat intimidant pour les étudiants juifs et pro-israéliens.

Or, depuis quelques années, la campagne anti-israélienne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) ne semble que récolter des défaites. Les résolutions en soutien à BDS sont la plupart du temps défaites aux assemblées générales des associations étudiantes, tandis que l’écrasante majorité des étudiants font la sourde oreille à la propagande anti-israélienne disséminée par une petite minorité agissante.

À titre d’exemple, les « Semaines de l’apartheid israélien », qui, à la fin des années 2000 suscitaient d’importantes controverses sur les campus, se déroulent désormais dans l’indifférence générale et peinent à attirer davantage qu’une poignée d’étudiants déjà convertis à la « cause », dont les organisateurs eux-mêmes. En outre, les universités québécoises, dont l’Université McGill, l’Université Concordia et l’Université de Montréal, multiplient depuis quelques années les accords de coopération avec leurs contreparties israéliennes, et participent à des missions commerciales en Israël. Que ce soit sur les campus ou dans la société civile, au sein de la classe politique ou dans les milieux d’affaires, l’objectif de la campagne BDS de transformer Israël en État paria est un échec fracassant. 

Les mauvaises fortunes de la campagne BDS s’expliquent en partie par le développement d’un leadership étudiant juif favorisé par des programmes de formation offerts par le Centre consultatif des relations juives (CIJA) à l’échelle du pays en collaboration avec divers partenaires locaux. Alors que nos étudiants se sentaient autrefoisisolés sur les campus, ils participent désormais pleinement à la vie étudiante, font du travail de rapprochement avec d’autres groupes estudiantins et forgent des alliances stratégiques. Ainsi, la campagne BDS n’a plus le champ libre comme aux premiers temps de son déploiement et rencontre une résistance accrue sur les campus.

L’accumulation des défaites et l’incapacité de BDS de mobiliser en masse les campus semblent radicaliser le mouvement. Les derniers événements sur le campus de l’Université McGill en sont une illustration. Au cours des trois dernières années, trois résolutions en soutien à BDS ont été défaites à l’assemblée générale de l’Association étudiante de l’Université McGill (SSMU en anglais). De plus, dans une décision sans précédent, la commission juridique de SSMU a déterminé en 2016 que la campagne BDS est une forme de discrimination fondée sur l’origine nationale et contredit directement le mandat de SSMU de représenter l’ensemble du corps étudiant. Cette décision a été ratifiée par le conseil d’administration de SSMU en septembre 2017. Bloquant la possibilité de présenter de nouvelles résolutions en soutien à BDS, la décision de la commission juridique est le reflet du consensus parmi les dirigeants de l’Université de McGill, les membres du corps professoral et les étudiants, qui opposent à la campagne de BDS une fin de non-recevoir.

Toutefois, ces multiples victoires contre la campagne BDS ne se traduisent pas automatiquement par un déclin des tentatives d’intimidation et d’exclusion des étudiants juifs et pro-israéliens sur le campus. Ainsi, dans la foulée de la ratification de la décision anti-BDS de la commission juridique, les militants BDS sont parvenus à destituer Noah Lewn, un étudiant juif, du gouvernement de l’association étudiante de McGill. Noah, qui a participé au programme de leadership Chai offert par le Centre consultatif des relations juives et israéliennes-Québec (CIJA-Québec) et notre partenaire Hillel/GenMTL, a livré un vibrant et éloquent témoignage de l’incident qui a fait le tour du monde au travers des médias. Il y écrit : « On m’a empêché de participer dans mon gouvernement étudiant parce que je suis juif, parce que j’ai été affilié à des organisations juives et parce que je crois au droit à l’autodétermination juive ».

Deux autres étudiants, non juifs, mais connus pour leurs positions anti-BDS, ont également été destitués. La présidente de SSMU, Muna Tojiboeva, opposée elle aussi à BDS, a également fait l’objet de tentatives (avortées) de destitution.

L’administration de l’Université de McGill n’a pas tardé à réagir à ces incidents. La principale et vice-chancelière de l’université, Suzanne Fortier, a annoncé l’« ouverture d’une enquête visant à faire la lumière sur les faits dans cette affaire ». Il s’agit d’un premier pas dans la bonne direction qui doit rapidement être suivi par d’autres mesures pour assurer que le campus soit aussi accueillant pour les étudiants juifs que pour le reste de la communauté de McGill. CIJA-Québec va continuer de surveiller de près la situation et d’offrir aux étudiants tout le soutien nécessaire. Signe du changement de climat sur les campus, plusieurs clubs étudiants ont condamné les destitutions discriminatoires et dénoncé l’antisémitisme dans les instances du gouvernement étudiant. Au moment d’écrire ces lignes, les résultats de l’enquête menée par l’administration n’étaient pas encore connus, mais la commission juridique avait déjà suspendu les destitutions des trois étudiants.

Sur les campus, les organismes communautaires juifs ne peuvent se substituer aux étudiants pour livrer le combat contre la campagne BDS. Personne ne comprend mieux le milieu de vie sur les campus que les étudiants et c’est à eux de déterminer les meilleures stratégies pour défendre leurs intérêts et leur droit inaliénable à participer pleinement à la vie universitaire. Toutefois, la communauté peut les aider à développer leurs qualités de leadership et à bénéficier des immenses talents et de l’expertise en matière de lutte contre la discrimination dont dispose notre communauté. C’est pour cela que CIJA-QC et Hillel/GenMTL ont mis sur pied le programme de formation Chai qui donne aux étudiants les outils nécessaires pour s’impliquer activement dans la vie étudiante, la condition sine qua non, pour tenir tête à la campagne BDS et la faire échouer.

La campagne BDS n’a pas encore été vaincue sur nos campus, mais elle est clairement en perte de vitesse. Radicalisée par ses revers, la campagne BDS multiplie les gestes et paroles discriminatoires et peine à dissimuler son caractère ostracisant, aux antipodes de la culture étudiante. Épaulés par la communauté et bénéficiant d’un renouveau du leadership étudiant, nos étudiants sont mieux outillés que jamais pour faire reculer la campagne BDS et restaurer, en collaboration avec leurs camarades et les administrations universitaires, un environnement accueillant et respectueux de tous sur les campus.

Programme de formation CHAI :
Renouveler le jeune leadership sur les campus

Session de formation CHAI avec l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre

Offert conjointement par CIJA-Québec et Hillel/GenMTL, le programme de formation CHAI a pour objectif de préparer des étudiants juifs à assumer un rôle de leadership sur  les campus. CHAI propose une occasion unique d’acquérir une compréhension approfondie de la politique, de développer des compétences en matière de leadership et de se préparer à relever des défis politiques sur les campus et au-delà.

Encadrés par un vaste réseau de professionnels, les participants nouent des relations avec certains des plus talentueux acteurs  politiques au Québec et acquièrent une expérience pratique pour faire une différence dans la vie politique sur les campus.

Le programme est ouvert aux étudiants qui fréquentent un cégep ou une université québécoise.

Pour de plus amples renseignements,
veuillez contacter
Dan Abécassis :
dabecassis@cija.ca

 

 

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