Hommage à nos disparus, bâtisseurs de notre communauté partie 1 : CLAUDE CHRIQUI

PAR Elias Levy

 

Elias Levy

Elias Levy

 

 

 

 

 

DISPARITION D’UN GRAND LEADER COMMUNAUTAIRE, CLAUDE CHRIQUI

 

Claude Chriqui

La Communauté sépharade vient de perdre l’un de ses plus grands leaders. 
 Claude Chriqui est décédé à la mi-avril, à l’âge de 78 ans, des suites de la COVID-19.
 Ancien président de la Communauté sépharade du Québec (CSQ), membre bâtisseur de l’École Maïmonide, qu’il a présidée à deux reprises, leader communautaire entreprenant et visionnaire fortement admiré par ses pairs, universitaire de renom —détenteur d’un Doctorat en informatique, il a enseigné pendant de nombreuses années à l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC) —, fondateur et président de Raymark Inc., firme leader réputée mondialement spécialisée dans la conception de logiciels pour le commerce de détail, vendue en 2015 à une entreprise américaine…
Claude Chriqui avait un parcours communautaire et professionnel marquant.
« Claude excellait dans tous les projets qu’il entreprenait, aussi bien au niveau universitaire que communautaire. Il était un vrai crack en recherche opérationnelle et en informatique. À l’École HEC, ses élèves et ses collègues le respectaient beaucoup. Il était simultanément un homme d’action et de réflexion. Sur le plan communautaire, il s’est impliqué avec un dévouement et une constance inouïs. L’avenir de l’École Maïmonide, dont il a été l’un des principaux bâtisseurs à la fin des années 60, lui tenait grandement à cœur. Profondément sépharade, il se souciait beaucoup de la pérennité du riche patrimoine culturel et liturgique que ses aïeux lui ont légué. Il était un battant. Les plus grands écueils ne l’ont jamais découragé. Il visait toujours l’excellence. Son départ a laissé un grand vide dans le paysage communautaire juif montréalais », nous a confié son proche ami et ancien collègue de travail Michel Chokron, professeur honoraire de l’École HEC, ex-président de la Communauté sépharade du Québec (CSQ) et de l’École Maïmonide.
Esther Krauze, présidente de l’École Maïmonide, garde le souvenir d’un « leader communautaire hors pair, affable, discret, toujours engagé et d’une grande efficacité ».
« Claude Chriqui était très attaché à l’École Maïmonide. Ses trois enfants sont des diplômés de celle-ci. Jusqu’à son décès, il est demeuré membre du conseil d’administration et président du Corps des gouverneurs de l’École Maïmonide. Ses grandes priorités ont toujours été le développement futur et l’excellence académique de notre école. Il a accompli un travail remarquable au chapitre de la planification stratégique. Il souhaitait ardemment que tous les diplômés de Maïmonide soient fiers de scolariser à leur tour leurs enfants à l’école qui leur a tant donné. Il nous a toujours éclairés et orientés avec ses conseils judicieux et ses initiatives perspicaces. Il nous manque déjà beaucoup. »
Sidney Benudiz, ancien directeur général des Écoles Maïmonide et Herzliah et actuel directeur de l’Association des écoles juives de Montréal, a longuement côtoyé Claude Chriqui dans le cadre de ses fonctions professionnelles. Il garde de lui le souvenir d’un leader communautaire engagé et visionnaire qui prodiguait toujours des conseils avisés à tous ceux et celles qui le sollicitaient. « Claude avait une grande qualité : il était un rassembleur qui cherchait sans cesse le consensus avec doigté et diplomatie. Sur le plan communautaire, chaque fois que des problèmes surgissaient, on lui demandait de s’impliquer pour trouver des solutions viables. C’était quelqu’un de positif, de pragmatique et de direct avec qui on pouvait dialoguer facilement. Il était toujours ouvert à toutes sortes d’idées et d’initiatives. Il avait un esprit d’avant-garde qui se traduisait concrètement par une vision qui ne se limitait pas à ce qu’il était possible de faire. Il explorait constamment de nouvelles avenues et possibilités. Il était un visionnaire aguerri qui n’avait pas peur de prendre des initiatives et d’aller de l’avant. Il concrétisait ce qu’il entreprenait avec des actions tangibles et non en se contentant de mots et de promesses creux. C’est pour cela que les gens allaient le chercher ». 
Claude Chriqui était « profondément sépharade », ajoute Sidney Benudiz.
 « Il a toujours servi sa communauté avec fierté. L’École Maïmonide, il y croyait fermement. Il souhaitait que notre communauté soit forte et efficace.  Il était très conscient de l’importance de transmettre le judaïsme sépharade. Ça a toujours été l’une des principales missions éducatives de l’École Maïmonide. »
Informaticien ingénieux et manager à succès, Claude Chriqui a beaucoup marqué ses anciens élèves de l’École HEC et ses principaux collaborateurs au sein de la société qu’il a bâtie, Raymark Inc., qui comptait parmi ses principaux clients plusieurs marques célèbres :  Levi’s, Leroy Merlin, Escada, Dior, Versace…
« Je garderai toujours en mémoire ces instants fantastiques lors des réunions exécutives à Montréal quand, les yeux pétillants, Claude sortait des sa poche un petit papier sur lequel théorèmes et équations rivalisaient… tout cela lié aux pratiques du commerce du détail et qui représentait pour lui une fonction « clé » pour nos clients. Ses idées, une fois validées par le Conseil exécutif de Raymark Inc., étaient proposées et expliquées par Claude au Département de Recherche & Développement (R&D)… Sphère dans laquelle il était très à l’aise », se souvient son proche collaborateur Jean-François Codron, chef de la Division européenne de Raymark Inc., basée en France.
Son fils Marc Chriqui, informaticien de profession qui a travaillé pendant plusieurs années à ses côtés chez Raymark Inc., se rappelle particulièrement la grande discrétion et modestie de son père : « Il était très humble. Quand il défendait ses points, aussi bien au niveau professionnel que communautaire, il le faisait toujours avec une grande modestie et un profond respect de ses interlocuteurs. C’est pourquoi il était entendu et bien compris. Il ne prenait jamais de détours. Il allait toujours droit au but. Il était très efficace dans ses interventions. La recherche d’un consensus guidait ses pensées et ses actions. Il croyait beaucoup dans les gens. Il nageait dans l’optimisme. Il envisageait toujours un avenir meilleur. Pour lui, rien n’était impossible. À ses yeux, il y avait toujours des façons intelligentes de trouver des solutions applicables dans la bonne humeur et en arborant un sourire. Il avait un charme que les gens adoraient. Quand il est décédé, notre famille a reçu des messages de condoléances très touchants provenant des quatre coins du monde. Il a eu un impact important sur beaucoup de personnes, au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Asie… »

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