ÉDITORIAL SEPTEMBRE 2020

PAR Sonia Sarah Lipsyc

Sonia Sarah Lipsyc
« Quelles ont été les réactions de la communauté juive (…) pour continuer à servir la communauté sur plusieurs plans? »
En ces temps difficiles de pandémie, ce n’est pas seulement le dossier spécial, mais l’ensemble du numéro du LVS, à quelques exceptions près, qui, dans ses différentes rubriques, est consacré à cette épreuve sous divers angles.
D’abord, un hommage est rendu, sous la plume d’Elias Levy, à des fondateurs de notre communauté, disparus ces derniers mois, Solly Levy, ambassadeur de la culture sépharade, Maurice Garzon l’un des piliers de la hevra kadicha (la confrérie des derniers devoirs) et Claude Chriqui, ancien président de la Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ) – que leurs mémoires soient bénies.
Comment les personnes âgées de notre communauté, particulièrement dans les CHSLD, très touchés comme on le sait, ont-elles pu résister à ce fléau ainsi que leurs proches privés de les voir durant le
confinement? Elie Benchetrit nous rapporte un témoignage poignant à ce sujet et Briah Cahana nous livre, comment elle et sa famille, ont vécu et tenté de trouver des solutions innovantes pour venir en aide à leur père.
Et les jeunes, qui à différents stades de leur scolarité ou vie professionnelle se trouvent affectés dans leur élan, comment font-ils face aux conséquences de ce coronavirus? Emmanuelle Bellard met en exergue le fonctionnement de deux écoles sépharades montréalaises (Maïmonide et Yavné) qui ont su remarquablement s’adapter à cette situation et poursuivre leur enseignement. Elias Levy s’est entretenu avec de jeunes adultes qui nous confient leurs craintes et surtout leurs espérances alors qu’Annie Ousset Krief a mis l’emphase sur une initiative de jeunes sépharades pour venir financièrement en aide à des victimes et à leurs proches.
Quelles ont été les réactions de la communauté juive institutionnelle pour répondre au désarroi et aux manques de moyens de certains de nos membres, mais aussi pour continuer à servir la communauté sur plusieurs plans?
Des médecins juifs et des rabbins, sous l’égide de la CSUQ, ont signé un appel qui fut diffusé en général pour signifier l’importance du respect des normes sanitaires en vigueur. Elie Benchetrit nous le rappelle comme il nous montre aussi par des d’entretiens avec des responsables de Congrégations sépharades comment cellesciont réagi afin de poursuivre l’étude, la prière ou le réconfort de leurs fidèles. Quant à Annie Ousset Krief et Yeta Yudin, elles nous résument la mobilisation de la CSUQ, de la Fédération CJA et de l’organe représentatif du CIJA qui ont répondu présent. Que ce soit pour dispenser des aides aux nécessiteux ou aux personnes souffrant nouvellement de précarité, pour relayer nos besoins auprès des autorités ou pour poursuivre dans ce contexte toutes les activités (Festival du cinéma israélien à Montréal, pré-Festival Sefarad, conférences d’Aleph, camps pour les jeunes, etc.) Nos pages communautaires témoignent également des efforts et événements de nos différents départements.
La communauté hassidique, elle aussi a dû faire face à ce tourbillon et s’adapter. Sylvie Halpern nous montre son évolution dans le quartier d’Outremont. Elle braque également ses projecteurs sur des actes de bienveillance de Juifs montréalais à l’égard d’autres citoyens dans différents domaines. Des petits ou grands gestes qui nous honorent et nous unissent à l’ensemble de la population.
Nous nous sommes aussi interrogés au sujet des membres de notre communauté coincés à l’étranger durant cette étrange période de confinement. Arielle Sebah-Lasry et Évelyne Abitbol témoignent pour nous. Nos pratiques juives ont été pour le moins bousculées par la COVID-19, quelles ont été les réponses de la loi juive (halakha) dans le monde orthodoxe? Gabriel Abensour, en soulignant décisions rabbiniques du monde sépharade, nous donne quelques pistes à ce sujet.
La culture n’est pas oubliée dans ce numéro avec un entretien d’Elias Levy avec Yves Azeroual, l’auteur d’un roman historique sur le mufti de Jérusalem au temps du nazisme, notre président, l’Honorable Jacques Saada poursuit ses jeux questionnaires sur la petite et grande histoire sépharade et je signe comme d’habitude la rubrique « Elles et ils ont publié ».
Sur une trentaine d’articles que vous propose ce numéro particulier, presque la moitié n’est accessible qu’en ligne. Et il y a même certains articles dont l’intégralité ne peut se lire qu’en ligne. En effet, nos rentrées publicitaires ont été faibles à cause de la crise et nos abonnements en masse ne sont pas encore au rendez-vous. Aidez nous à continuer de vous proposer un magazine que tout un chacun aimerait feuilleter dans l’intégralité dans sa version papier. Mais habituez-vous aussi, chères lectrices et chers lecteurs à nous rejoindre sur notre site lvs.magazine.
Enfin, merci à nos collaboratrices et collaborateurs ainsi qu’à toute l’équipe de la CSUQ, notre service de communication et nos graphistes ( Janice Silberstein, David Bohadana et Israël Cohen), notre secrétaire Agnès Castiel et notre directeur Benjamin Bitton d’avoir oeuvré à relever le défi de sortir un LVS alors que nous sommes tous encore en télétravail.
Channa Tovah, bonne année et surtout bonne santé à tous et toutes.
Sonia Sarah Lipsyc