MOT DU PRÉSIDENT – DÉCEMBRE 2019
« Faire un meilleur avenir avec les éléments élargis du passé. Tout est là. »
Goethe, à propos de l’éducation
Chers amis,
C’est avec un plaisir toujours renouvelé que je vous écris ce message.
Un vrai plaisir d’abord parce que, de façon générale, les progrès de la CSUQ se dessinent nettement, jour après jour. Notre conseil d’administration s’est enrichi de nouveaux visages dont la contribution se fait déjà sentir : Nathalie Bloch (vice-présidente chez Agropur), Me Yoan Amar, au poste de secrétaire, et le Dr Élie Haddad (pédiatre, professeur et chercheur en immunologie à l’hôpital Sainte-Justine), au poste de vice-président.
Un vrai plaisir aussi, parce que les dossiers prioritaires évoluent de façon très satisfaisante. Comme je vous l’avais annoncé à nos états généraux en juin dernier, nous travaillons à l’avancement de nos travaux sur trois fronts : la cacheroute, la refonte de nos règlements et la sensibilisation à l’histoire sépharade dans nos écoles.
Ce dossier de la cacheroute, très complexe s’il en est, touche une grande majorité d’entre nous. Nous savons tous depuis longtemps que les prix de la viande cachère sont prohibitifs et injustifiés. Cette situation mine notamment nos capacités de bienfaisance (hessed). Chaque sou indûment dépensé est un sou de moins pour nos paniers de fêtes. C’est par là qu’il faut commencer à attaquer le problème.
Cette question est essentielle pour la CSUQ , bien sûr, mais aussi pour les synagogues et les organismes de solidarité sociale. Nous ne pourrons réussir que si nous regroupons nos forces pour le bien commun. Nous y travaillons, en déplaçant une pierre à la fois, les yeux fixés sur l’objectif. Il reste encore beaucoup à faire, mais je crois qu’un optimisme prudent s’impose. Optimisme parce que les signes de ce regroupement sont encourageants. Prudence, parce qu’il ne faut surtout pas sous-estimer les obstacles qu’il reste encore à surmonter. Je vous tiendrai au courant de nos progrès.
Sur le plan de la refonte de nos règlements, il ne s’agit surtout pas de dénigrer l’énorme contribution de mes prédécesseurs. Tout en gardant les dispositions qui ont fait leurs preuves, il nous faut tenir compte de nos nouvelles réalités, celles que dictent notamment les consultations que nous avons tenues dans le cadre des états généraux. Les règlements d’une institution doivent en refléter la philosophie, la mission et les objectifs. Ils constituent le fondement même de la vision d’avenir de la CSUQ. C’est à cela que nous nous attelons. Après consultation du conseil d’administration et du corps des gouverneurs,
la version 2020 de nos règlements sera soumise à l’approbation de nos membres dans le cadre d’une assemblée générale spéciale qui aura lieu vers le milieu du printemps prochain.
Quant à la sensibilisation de nos enfants à l’histoire sépharade et à sa contribution majeure à l’histoire juive, nous avançons. Mais si nous voulons réussir, nous devons procéder étape par étape. Ainsi, il ne peut être question pour l’instant de monter un programme tous azimuts. L’implantation d’un nouveau programme par le ministère de l’Éducation, qui dispose d’énormes ressources, peut prendre jusqu’à cinq ans. Nous devons être réalistes et envisager plutôt, pour commencer, un projet-pilote ciblant certaines écoles et certains niveaux scolaires en nous appuyant sur nos modestes moyens, sur la collaboration avec d’autres agences de la Fédération CJA et sur la contribution que nous offriront les enseignants qui voudront embrasser l’initiative et animer ces programmes dans leurs écoles. Ce sont eux qui détiennent les clés de notre succès collectif. C’est dans ce sens que nous nous orientons.
Éducation. C’est justement le thème de ce numéro du LVS. On s’y penche plus particulièrement sur certaines initiatives qui enrichissent le monde sépharade d’ici et d’ailleurs.
L’éducation n’est pas que la transmission de connaissances. Elle est un instrument d’épanouissement individuel par les réponses qu’elle peut apporter à nos quêtes identitaires, par l’apprentissage de l’esprit critique, par l’ouverture d’esprit et par la compréhension de l’autre. Elle permet que nous soyons fiers de ce que nous sommes, non pas par mimétisme aveugle, mais par la connaissance de notre histoire, de notre culture et de notre patrimoine. C’est à cela que se voue La Voix Sépharade. Elle porte une voix sépharade qui valorise nos identités et nos traditions, invite à la réflexion et contribue à notre épanouissement collectif.
Puisque mon mandat à la présidence de la CSUQ touche à sa fin en juin prochain, il nous faudra mettre les bouchées doubles pour réaliser tous nos engagements. Avec votre appui, je sais que ce sera possible.
Bonne lecture à tous. Et Hanoucah Sameah – joyeuse fête de Hanoucah.
Hon. Jacques Saada,
Président, CSUQ
saadaj@videotron.ca