LE DÉPART DES NOMADES

PAR GEORGES AMSELLEM

Georges Amsellem
Nous partirons à l’aube,
Avant les grandes chaleurs,
Ce sera notre dernière nuit ici.
Nous fuirons les arpenteurs du territoire,
Les géomètres du temps,
Aux étranges regards.
Nous saluerons dans le silence de nos cœurs,
Nos hôtes de passage,
Qui nous ont accueillis,
Sans rien nous demander,
À l’arrivée comme au départ.
Nous emprunterons les grandes
et les petites routes,
Sans nommer personne,
Sans mot dire,
Sans crier gare,
Nous chanterons l’hymne à la Terre.
Nomades et vagabonds de l’espérance,
Nous partirons alors vers le large,
Ailleurs, nulle part
Nulle part, c’est encore quelque part.
Quand nous serons loin,
Que notre âme sera apaisée,
Nous entendrons l’écho de nos souvenirs,
Ramassés sur les chemins du hasard
Ceux-là que nous avons fréquentés.
L’avenir est dans nos pas.
Attendant les secrets de la prochaine nuit
Aux aguets du destin.
Le rêve claque au vent du sable à l’horizon
Le désert n’est plus très loin !