Un jeune juif argentin engagé dans sa communauté

PAR Elie Benchetrit

Elie Benchetrit

Elie Benchetrit

 

 

 

 

 

 

 

 

Entretien avec Gabriel Sazbon

Gabriel Sazbon, célibataire de 34 ans, est sépharade; il vit à Buenos Aires où il exerce la profession d’architecte. Dans le cadre de notre tour du monde des communautés sépharades, nous lui avons posé quelques questions sur sa communauté en Argentine.

 

 

 

 

Depuis combien de temps es-tu engagé auprès de ta communauté?

Cela fait plus de 20 ans que j’y participe de manière active.

Depuis combien de temps es-tu engagé auprès de ta communauté?

Principalement à l’ACISBA, la Communauté des juifs originaires de Turquie et des Balkans, et tout particulièrement de Smyrne d’où ma famille est originaire. C’est une institution à laquelle je participe presque au quotidien. Depuis cinq ans, je suis actif auprès de CIDiCSeF, un organisme centré sur les activités culturelles à caractère sépharade, et également de Menora, une institution centrée sur la jeunesse, et tout dernièrement auprès de FeSeRA, la Fédération sépharade de la République argentine.

Peux-tu me parler de tes activités les plus fréquentes?

Je participe, d’une part, aux activités cultuelles reliées à nos traditions (étude et prières) et, d’autre part, à des activités sociales, sociorécréatives et de hessed, l’aide à son prochain. Au sein de l’organisme Manos à la Obra (Retroussons nos manches), nous aidons à remodeler des maisons familiales et, dans une moindre mesure, à la mise en place de programmes culturels. Il faut préciser qu’à Buenos Aires il existe énormément d’organisations juives qui poursuivent divers objectifs et qui organisent de nombreuses activités.

Peux-tu me préciser ta relation avec Israël?

Dans toutes les organisations où je milite, l’amour et l’appui envers Israël sont des constantes incontournables. J’ai effectué plusieurs voyages d’études dans ce pays où j’ai séjourné un an afin d’étudier à la yeshiva (école talmudique) Aish et de participer à un projet social de l’Agence Juive, Massa.

Pourrais-tu décrire brièvement le climat sociopolitique actuel en Argentine?

La situation actuelle, assez tendue en soi dans notre communauté avec une division historique prégnante entre ashkénazes et sépharades, est aggravée par la crise économique et la pandémie avec les conséquences d’un confinement très dur qui s’est installé au fil du temps.

Comme entrevois-tu ton avenir dans ton pays et que pense la jeunesse juive?

Comme je viens de le dire, la situation socioéconomique n’est pas très prometteuse et elle génère du désespoir. Les jeunes pensent à émigrer comme cela s’est passé dans un grand nombre de crises que nous avons subies par le passé. Ceci dit, il faut réaliser qu’il existe un énorme potentiel dans ce pays et la communauté travaille d’arrache-pied pour s’adapter à la situation et générer l’aide nécessaire.

Qu’est-ce que ta présence au Congrès des jeunes de FeSeLa (Fédération sépharade d’Amérique latine) de la jeunesse sépharade montréalaise en novembre 2019 a représenté pour toi?

C’était pour moi une expérience incroyable et très enrichissante que celle d’avoir connu la communauté sépharade montréalaise ainsi que tous les jeunes participants à ce Congrès. Cette activité a généré en moi de la fierté, de la motivation et le sens des responsabilités qui me permettront de planifier des projets et d’importer dans mon pays cette merveilleuse expérience ainsi que les idées qui s’y sont développées sur place.

Quelle est l’ampleur du problème de l’assimilation au sein des jeunes Juifs et ses conséquences sur l’ensemble de la communauté?

Il est utile de rappeler que, dans un pays comme l’Argentine, les Juifs ont été généralement bien accueillis et qu’il n’y a pas beaucoup d’antisémitisme au sein de sa population. Cela explique que l’assimilation est grande et elle se voit amplifiée par le manque, chez les jeunes, de connaissances ainsi que le manque d’intérêt envers nos valeurs et traditions. Nous avons cependant la chance de pouvoir inverser la situation même si on doit admettre que la bataille n’est pas gagnée d’avance.

 

*L’entrevue a été menée en espagnol et traduite en français par les soins de l’auteur de l’article.

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